Améliorer les résultats d’apprentissage à l’ère de l’IA générative

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Améliorer les résultats d’apprentissage à l’ère de l’IA générative

Le Global Learning Council examine les raisons pour lesquelles l’accès au contenu numérique ne suffira pas à assurer un apprentissage efficace pour tous.

Les compétences cognitives telles que la pensée analytique et créative gagnent en importance dans les enquêtes mondiales influentes comme le rapport sur l'avenir de l'emploi 2023 du Forum économique mondial. La culture technologique est une autre compétence en hausse, car les organisations internationales telles que le Fonds monétaire international (FMI), se concentre sur l’impact de l’intelligence artificielle (IA) non seulement sur les tendances futures de l’emploi, mais également sur la façon dont elle transformera l’économie mondiale. En ce qui concerne l’éducation, l’UNESCO est allée encore plus loin en recommandant « aux gouvernements de mettre en œuvre des réglementations appropriées et une formation des enseignant.e.s afin de garantir une approche centrée sur l’humain de l’utilisation de l’IA générative dans l’éducation ».

L’attention croissante portée à l’intelligence artificielle devrait nous rappeler que l’objectif ultime d’une technologie aussi transformative devrait être de créer des opportunités équitables et inclusives pour toutes et tous en matière d’éducation. Après tout, l’objectif quatre de développement durable (ODD) est d’assurer une éducation de qualité, inclusive et équitable et de promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie pour toutes et tous d’ici à 2030. Mais aujourd'hui, dans le monde, 250 millions d’enfants âgés de 6 à 18 ans ne sont toujours pas scolarisés, la grande majorité d’entre eux se trouvant dans les pays les plus pauvres de l’Afrique subsaharienne et d’Asie. Dans ces pays à faible revenu, seule une fille sur trois est inscrite dans le secondaire, soit moins de la moitié de la moyenne mondiale.

Si l’on suppose que l’on peut fournir un accès aux plateformes d’IA générative à plus de 700 millions de personnes qui vivent sans électricité, cet exploit ne se traduirait pas directement par un apprentissage efficace, en particulier dans un monde qui est remodelé par des changements systémiques, tels que le changement climatique et la perte de biodiversité, des changements qui auront un impact sur plusieurs générations. Pourtant, il ne fait aucun doute que le monde est au cœur d’une révolution de l’apprentissage. Si le rythme toujours plus rapide de l’évolution technologique est sur le point de perturber davantage l’apprentissage pour les personnes de tous horizons, comment pouvons-nous aider les systèmes éducatifs à prendre en main les outils technologiques les plus récents pour élargir l’accès et construire un système d’apprentissage adapté à l’avenir ? C’est à cette question clé que le Global Learning Council (GLC) cherche à répondre.

Accélérer le changement des systèmes d’apprentissage

L’apprentissage est le processus quotidien d’acquisition des connaissances et d'amélioration de ses compétences, tandis que l’éducation est un processus formel et systémique. Toutefois, on peut constater leur convergence, car l’engagement des travailleurs et des travailleuses dans une formation tout au long de la vie devient une préoccupation constante des employeur.e.s. À cet égard, le Global Learning Council sert de plateforme d’innovation intersectorielle et multidisciplinaire, faisant progresser la science et la technologie afin d’améliorer les résultats pour les apprenant.e.s de tous âges et de toutes générations. Le Council vise également une transformation systémique de l’éducation mondiale pour réduire les inégalités entre et dans chacune des pays en développement et les pays développés, et au sein de ces derniers. Cela est possible en réunissant des innovateurs, des innovatrices et des pédagogues pour explorer la façon dont les nouvelles technologies peuvent être déployées le plus efficacement possible dans la poursuite de ces objectifs.

Le Global Learning Council est né de l’idée de Subra Suresh, éminent scientifique, ingénieur et pédagogue, qui a été doyen de l’école d’ingénierie du MIT, directeur de la National Science Foundation des États-Unis et président de l’université Carnegie Mellon et l’université technologique Nanyang. En créant le GLC, « nous nous sommes rendu compte que la technologie pouvait offrir des opportunités que nous ne pourrions pas avoir autrement. Avec l’IA en particulier, la connectivité 5G et maintenant des outils comme le ChatGPT – il existe tellement de possibilités » a-t-il expliqué.

Subra Suresh reçoit la médaille de la National Science des mains du président Joe Biden

Le Global Learning Council est guidé par un conseil consultatif expérimenté, qui comprend notamment Claudette Irere, ministre d’État à l’éducation du Rwanda, Olli-Pekka Heinonen, directeur général du Baccalauréat international et Fabiola Gianotti, directrice générale de l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN).

Apprendre en faisant différemment

Accélérer les changements systémiques tout en les mettant en œuvre à grande échelle requiert innovation et expérimentation, c’est pourquoi le Global Learning Council travaille sur un portfolio de programmes. Certains d’entre eux sont des activités pratiques dans lesquelles participent des élèves et des enseignant.e.s du secondaire. Un exemple est le GLC – HP Global Hackathon, qui évalue la « véracité de l’IA dans l’apprentissage » en Suisse, en Inde, au Rwanda et au Kenya, et dont la compétition finale aura lieu lors de la réunion annuelle du GLC.

D’autres programmes se concentrent sur l’enseignement supérieur et s’intéressent à d’autres défis systémiques tels que la transition énergétique vers des émissions de carbone Nette zéro. Par exemple, le programme de stages de l’université d’été au CERN (l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire) donne aux étudiant.e.s des STEM la possibilité de se familiariser avec le développement durable dans les domaines de l’énergie et de l’environnement au sein d’une institution de premier plan au niveau mondial. D’autres se focalisent sur le leadership éclairé de classe mondiale. Par exemple, le réseau des Fellows en études post-doctorales du GLC met en relation des chercheurs et chercheuses postdoctoraux des universités les plus prestigieuses du monde pour collaborer sur l’IA et sur les résultats de l’apprentissage, couvrant des sujets allant de l’IA dans l’éducation aux énergies renouvelables et à l’art généré par l’IA. Par ailleurs, le GLC s’est associé avec HP pour mettre en œuvre l’initiative de leadership Futures, un réseau de plus de 100 leaders d’opinion issu.e.s des milieux de l’éducation, de l’enseignement, des affaires et du gouvernement.

Un thème commun unit les initiatives du GLC : l’innovation avec l’intention d’avoir un impact à grande échelle. « Ce que nous essayons de faire, c’est de mettre en relation des personnes qui s’occupent de centaines de millions d’apprenant.e.s avec des personnes capables de fournir du contenu à des centaines de millions de gens, mais qui ne le fournissent peut-être qu’à 10 000 personnes aujourd’hui. C’est là que nous pensons que le GLC peut jouer un rôle », explique Subra Sureh.

En exploitant la technologie pour diffuser les connaissances au-delà des frontières, l’équipe du GLC permet à des esprits brillants de développer des solutions intergénérationnelles pour résoudre des problèmes interdisciplinaires auxquels notre monde est confronté. Son travail de pionnier pour faire avancer l’accès à l’éducation dans le monde est étroitement lié à notre mission au Villars Institute, qui assure le secrétariat du Global Learning Council. Le Villars Institute organisera également la réunion annuelle du Global Learning Council cet été, à la veille du Villars Symposium.